Arrivée en début d’année à la tête de la Ligue internationale de lutte contre le racisme et l’antisémitisme dans le Loiret, Joëlle Gellert était l’invitée de France Bleu Orléans ce lundi matin.
“Ça me fait penser à une phrase de Camus qui dit ‘mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde’ ; et sur ce sujet, nous pensons que le maire d’Orléans a probablement mal nommé les choses”. Deux jours après que Serge Grouard a de nouveau dénoncé l’arrivée dans sa ville de “migrants sans domicile fixe”, la LICRA du Loiret, par la voix de sa président, appelle à la prudence. “N’allons pas attiser la peur”, a déclaré Joëlle Gellert, la nouvelle président de la Ligue sur France Bleu Orléans ce matin.
Pour elle, comme pour la préfète du Loiret Sophie Brocas, l’accueil d’une centaine de personnes dans le département peut tout à fait se faire “avec la prise en compte et le secours aux enfants et un travail sur les démarches d’accueil, et ça il y a des associations qui le font très bien”.
“Le langage s’est libéré, la parole est binaire”
Et la présidente de la LICRA 45 de préciser que les discriminations ont effectivement augmenté, dans le Loiret comme ailleurs : “La parole est venue binaire : c’est bien, c’est pas bien, il faudrait faire ça“. Un sentiment renforcé depuis le 7 octobre et le début de la guerre entre Israël et le Hamas : “il y a eu des amalgames entre ce qui se passe en Israël avec ce groupe terroriste et la vie des Juifs de tous les jours en France” détaille Joëlle Gellert.
Pour continuer la lutte contre les discriminations, la LICRA vise aussi particulièrement un public jeune : “On tente d’être là où sont les jeunes et on travaille sur une explicitation de ce que peut être le bien commun. On a une commission qu’on a appelé le réseau jeunes, qui est une commission départementale mais aussi nationale, où des jeunes se regroupent sur des sujets d’actualité autour du racisme, de l’antisémitisme, de la haine et développent des actions. Par exemple sur la semaine contre le racisme, ces jeunes sont allés discuter, dialoguer à l’université et ont travaillé sur des textes de sportifs qui ont été discriminés.”
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